Le vendredi 20 décembre 2024 un recours en justice a été déposé par la Fédération nationale de l’Habillement et l’Alliance du commerce, soit 184 professionnels, commerçants, artisans et autres professions. Ces derniers n’acceptent pas la décision prise par la mairie de Paris le 4 novembre dernier de mise en place d’une zone à trafic limité (ZTL) dans les ex 4 premiers arrondissements, c’est-à-dire Paris Centre. Ce n’est d’ailleurs qu’un début si l’on se fie au discours des candidats à la succession de la Maire de Paris déjà prêts à étendre cette mesure à d’autres voire tous les arrondissements, si jamais ils étaient élus en 2026 !?
Si un recours en justice est intenté c’est que les conséquences commencent déjà à se faire sentir sur cet espace de 5,5 Km2 touché par cette décision. Déjà la fermeture unilatérale à la circulation automobile en pleine pandémie du Covid par la Maire de Paris de la rue de Rivoli a impacté fortement les commerces situés sur cette voie et d’autres boutiques proches. La BHV par exemple est depuis à la peine et les Galeries Lafayette n’ont pas hésité à la céder.
Les contestataires n’hésitent pas à dire « le poumon de Paris est en train d’étouffer », « on est en train de recréer un périphérique dans Paris « , « la ZTL est une mesure déséquilibrée », « ghettoïser une partie de la capitale », « creuser davantage les disparités entre arrondissements de Paris » ou enfin « restreindre les libertés fondamentales. » Se fondant sur des études de l’APUR (l’Atelier parisien d’urbanisme) qui démontrent que « plus de 88% des clients des commerces de Paris Centre se déplacent à pied ou en transport en commun« . Le Maire de Paris Centre répond que « plein de commerçants… sont super contents« , ajoutant que les mêmes râleurs ont aussi critiqué la transformation de la rue de Rivoli ou la fermeture des berges de la Seine. Râleurs qui ne remettent pas en cause selon lui leur modèle de vente (dixit).
En réalité nous sommes en présence de deux points de vue. Or les commerçants et les professionnels se sentent légitimes à agir contre cette décision car elle est déséquilibrée et a été prise » sans considération des réalités économiques. » Selon certains, l’étude d’impact qui a présidé à cette décision « serait incomplète » et prendrait en compte « des données obsolètes » en privilégiant l’impact environnemental et non celui de l’activité commerciale. Est avancé le fait que l’instauration par arrêté de cette ZTL serait illégale car contradictoire aux dispositions du Schéma directeur environnemental de la région à échéance 2040 et au Plan de mobilité Ile de France.
Sur ces questions la mairie reste « droite dans ses bottes » rappelant qu’elle veut diminuer le trafic dans Paris et a fait le choix de supprimer le transit qui ressort d’une politique publique, ajoutant qu’une « concertation très longue » avait été organisée. Pour notre part nous avons un avis très réservé sur que les élus parisiens qualifient de concertation… c’est-à-dire le plus souvent qu’il n’y en a pas au sens propre du terme. Et de ce fait les professionnels en appellent à « un dialogue constructif » avec la mairie pour revoir cette politique mise en œuvre. Il y a de fortes chances que l’on aboutisse à un dialogue de sourds, sauf si le tribunal donnait raison à ceux qui viennent de le saisir.