Elise Lavielle directrice adjointe du cabinet du préfet de police souligne que la police engage des moyens importants pour la tranquillité publique (400 policiers déployés, renforts aussi sur les secteurs et aux horaires les plus propices à la criminalité…). La police a aussi lancé récemment, en vue des jeux olympiques, l’action de préparation (lutte contre le crack, contre les rassemblements violents…). Depuis mars 2022 des renforts de police ont été opérés dans certains secteurs, Trocadéro-Tour Eiffel ( vol à la tir, vente à la sauvette…), Porte de La Chapelle (crack, rue Lapp où a été mis en place un plan spécifique avec présence policière et multiplication des contrôles des nombreux débits de boissons. Des mesures administratives sont prises en coopération avec les associations de riverains. Sur le contrôle du son et de la musique amplifiée, 12 arrêtés de suspension sont en cours d’instruction. La police nationale se dit très impliquée dans la tranquillité publique.
Une bien morne assemblée plénière du conseil de la nuit
Environ 70 personnes étaient présentes à l’assemblée plénière du conseil de la nuit du 5 décembre..
Lors de son introduction Frédéric Hocquard adjoint à la Maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne insiste sur le choix de la mairie du Xe car c’est un lieu festif.
Sur la tranquillité publique, premier thème abordé, ce dernier lance « Paris est une ville dense et si on veut décoller sa vie nocturne…il faut revoir les usages. » Tout un travail est fait (le nouveau règlement des étalages et des terrasses,, la coopération et l’action des polices minimale et nationale…). « Des points d’équilibre sont toujours difficiles à trouver…«
Cécile Revol intervient au titre de Bruitparif sur le diagnostic acoustique territorial du quartier Halles-Beaubourg-Montorgueiil et de la rue Montmartre tenant compte des activités nocturnes récréatives à la demande du conseil de quartier de Paris Centre. Ce périmètre comprend 21 000 habitants et 600 établissements (bars, restaurants, cafés …) ! Les données de mesure du bruit ont eu lieu du 16 mai au 02 juillet 2022 entre 18h00 et 02h00 grâce à des capteurs (les méduses). Il ressort que le bruit est surtout prégnant de 20h00 à 24h00. Le son mesuré est essentiellement dû à la voix humaine venant des terrasses. Les cartes de bruit établies sont commentées. Moins de bruit en semaine que durant les fins de semaine (jeudi au samedi) . En se fondant sur des valeurs recommandées par l’OMS, la moitié de la population est s’exposée à 45 dB(A) venant du bruit routier et 52 % de la population est exposée à plus de 55dB(A) si on intègre bruit routier et bruit des terrasses. Ce travail mériterait d’être prolongé. Mais pour le secteur Montorgueil étudié, il apparaît que la population est plus exposée au bruit des terrasses qu’au bruit routier.
Intervient ensuite un médecin sur le sujet « Connaissances scientifiques : bruit, villes, nuits, sommeil ». Il a répertorié 70 publications sur le sujet dont 30 datent de 2022. Les nuisances sonores influent sur les maladies cardiovasculaires notamment, l’altération de la fonction endothéliale (les vaisseaux) et certains cancers… Les alertes de l’OMS et de l’ONU pointent la croissance récente de cette pollution qui représente un coût sociétal de 147 milliards d’€ en France chaque année. De nombreux pays demandent que la commission européenne prenne en compte et s’intéresse au bruit en général et non plus seulement au bruit de la circulation. Enfin est rappelée toute l’importance du cycle circadien qui, s’il est perturbé, a des effets néfastes sur la santé. Il conclut que tout le vivant est impacté par ce type de nuisance et émet le vœu que toute les décisions de la mairie prennent en compte les impacts qu’il a développés. L’adjoint à la nuit ajoute que ces questions sont intégrées au plan bruit, au PLU (notamment les usages nocturnes). Il souligne que la mairie a empêché avec la préfecture le transfert de licence IV d’autres départements car Paris en est largement pourvues.
Concernant la transition écologique et vie nocturne, autre sujet à l’ordre du jour, Dan Leroy adjoint de la Maire de Paris en charge de la transition économique, du plan climat, de l’eau et de l’énergie affirme qu’il faut baisser la pollution sonore. Sur la sobriété énergétique, il rappelle la décision de la Maire de diminuer de 10% la consommation énergétique de la ville. Mais il faudra baisser de 50% d’ici 2040… «Tout le monde doit se mobiliser y compris les cafés… » « on n’y arrivera pas sans l’effort de chacun… ». La baisse de 1 degré dans les écoles les bâtiments publics et les piscines est mise en avant. Sont citées aussi la durée des éclairages public et monuments …, la fermeture des portes des commerces lorsque climatisation ou chauffage sont en fonction…, la sortie du plastique à usage unique . « Les enjeux sont très forts… une actualisation du plan climat sera opérée en 2024… » ajoute t-il.
Plusieurs représentants de la Direction de la transition écologique et du climat créée en mars dernier au sein de la mairie de Paris interviennent:
– sur le zéro plastique à usage unique (puis) en deux étapes à horizon 2024 ( pour les JO), puis en 2027 et les mesures envisagées (acteurs engagés…) pour ce faire.
– sur l’adaptation de l’aménagement parisien aux évolutions du climat (canicules, nuits tropicales de plus en plus nombreuses, adaptation des bâtiments, ressources en eau …).
– sur le plan de sobriété énergétique ( prix de l’électricité… réduction du chauffage, de l’éclairage… des publicités lumineuses… mise en place d’un service pour la maîtrise de l’énergie… conseils à la rénovation thermique des copropriétés).
Très peu de place a été réservée aux questions compte tenu d’un ordre du jour dense.
Merci pour votre travail !