Le commerce de bouche se réinvente

La grande distribution connait depuis quelque temps des difficultés dues à son modèle qui a fait son temps et est vieillissant. De grandes enseignes sont conduites à se remettre en question. Elles réduisent leur surface de vente, elles concentrent leur offre et malheureusement taillent aussi dans leurs effectifs. En réalité ces grands groupes sont dans l’obligation de prendre en compte les nouveaux comportements de leurs clients, l’évolution de leurs habitudes et de la société en général tout en devant faire face à une concurrence implacable telle celle d’Amazon.

Le manque d’anticipation est ravageur actuellement dans ce secteur et oblige à faire preuve d’une grande capacité d’innovation.

Depuis quelques années nous avons tous constaté que dans les villes refleurissaient les petites supérettes (Franprix, G20, Monop’, Intermarché Express, U Express, Coccinelle, Diagonal, 8 à Huit, Proxi, Carrefour City…) à l’instar de ce qui existait autrefois… Beaucoup d’entre nous se souviennent des magasins Félix Potin (l’enseigne darde encore au haut du Monoprix du boulevard Sébastopol). Plus ancien encore, la chaîne « Au planteur de Caïffa » était présente dans nombre d’agglomérations dont Paris, un immeuble au 10-12 rue des Petits Carreaux (2e) présente encore une imposante enseigne en faïence de la marque. La concurrence est féroce, chacun voulant capter une part de marché significative, surtout depuis l’arrivée d’enseignes bio (La Vie Claire, Naturalia, Bio C’est Bon, Biocop… ).

Finalement la disparition des commerces de bouche traditionnels qui participaient à la vie des quartiers « reviennent » sous une autre forme, démontrant l’existence du fameux effet de balancier.

C’est dans cet esprit que la chaîne de magasins Franprix du groupe Casino, dont la presse relate les difficultés financières actuelles,  a choisi son magasin du 102-104 rue Réaumur, tout proche de la rue Montorgueuil, pour tester un nouveau concept. Un client peut dorénavant cuisiner ses plats dans le magasin qui met à sa disposition une cuisine entièrement équipée. Il s’avère, selon les informations communiquées par ce groupe, que « l’activité cuisine » en général représente 10% de son chiffre d’affaires. Bientôt il se pourrait d’ailleurs que des cuisiniers animent cette activité. Après avoir proposé les « salades bar » au choix, après avoir installé les premières machines à presser les oranges, un cran supplémentaire sera alors franchi à l’instar des magasins de vêtements de sport qui ajoutent à leur offre des cours de sport au sein même de leur commerce.

Les innovations n’ont pas fini de nous étonner,  mais elles sont plutôt les bienvenues dans les commerces de bouche, surtout dans nos quartiers du centre,  dès lors qu’elles apportent davantage de convivialité et peuvent permettre aux habitants de se connaître dans un environnement où l’anonymat est devenu la règle.

 

 

 

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