Le bilan de l’engouement actuel des bicyclettes n’en finit plus de noircir les colonnes de la presse et de donner lieu à des émissions radio ou de télévision présentant ce mode de déplacement de façon idyllique, en particulier dans les rues bondées de Paris. Chacun trône fièrement sur une petite reine en se moquant éperdument de tous ces feux et panneaux de signalisation qui pourraient les empêcher de rouler à un train de sénateur. ils n’ont que faire de toutes ces règles qu’ils ne considèrent pas comme leurs.
Seulement, la réalité est toute autre. Les rues bondées de vélos et de trottinettes sont à la limite du supportable. Embouteillages, échanges peu amènes entre cyclistes et passants, génèrent un fort danger pour les piétons puisque les règles du code la route sont ignorées chacun s’imaginant rouler seul ou uniquement pour lui.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les pouvoirs publics ont pour objectif que 12 % des déplacements soient effectués à bicyclettes en 2030 contre 4% actuellement et 9 % attendus en 2024. Un objectif des plus ambitieux qui représente une progression annuelle de 27%du nombre de machines !! Au mois de mai dernier la progression en glissement annuel était de 21%. L’adage voudrait que « pédaler c’est faire une geste pour l’environnement, sa santé et ses finances » Des chiffres dont on ne connait pas les sources tendraient même à démontrer que 10 km à vélo quotidiennement, ce sont 2 700 € de dépenses de santé économisées par personne. D’autres pointent le fait que le vélo en ville est plus rapide que la voiture. A Paris, compte tenu des embouteillages nombreux et quasi permanents, c’est effectivement la réalité. Mais si la volonté est de transformer en enfer les déplacements des automobilistes au profit de ce que d’aucuns appellent déjà la « vélorution » (un terme bien excessif). Est-ce si malin de procéder à la hussarde et de créer d’autres embouteillages, ceux des deux roues ?
Est-il normal aussi de débloquer tant d’argent (350 millions d’euros sur 7 ans qui pourraient passer à 400 millions) pour promouvoir des vélos équipés d’un moteur électrique (700 000 ont été vendus et le million est espéré dès 2025)… A cela s’ajoutent des primes de conversion (jusqu’à 1 500 €) et les aides des employeurs. Personne, fabricants, médias, élus … ne se hasarde à communiquer l’empreinte écologique de la fabrication de ces deux roues! Etonnant ! Les pistes cyclables de type autoroutes pour deux roues sont devenues sources de danger pour les conducteurs et les passants. Nos rues étroites du centre de Paris devenues bon gré mal gré à double sens de circulation sont source d'(accrochages nombreux et des accidents mortels se produisent (22 morts recensés en France sur le seul mois de mai et 242 sur un an !). Absence de sanctions, port du casque non obligatoire, acrobaties fréquentes, conducteurs non expérimentés ou téléphonant en roulant, il y a à dire sur les risques pris par le pilotes du dimanche et ceux qu’ils font courir aux autres. Ajoutons aussi l’absurdité, nous insistons sur ce point, consistant et c’est autorisé (?) à emprunter les rues en sens contraire de la circulation.
La masse des déçus du vélo grossit et le malaise est amplifié parallèlement par l’importance des vols de vélos (300 000 en France en 2021 et combien coulés dans la Seine ou le canal Saint-Martin ? ) malgré le marquage obligatoire depuis 2021. Les pouvoirs publics ont la volonté de faire de notre pays en 2030 la première destination « vélo touristique » au monde. A quel coût car il faut des infrastructures et nous sommes loin du compte ? Les fabricants redoublent d’ingéniosité… Nos impôts n’ont pas fini de subventionner ce que certains considèrent désormais comme un effet de mode très citadine…