L’appel d’offre pour les scooters électriques rappelle étrangement le scénario des trottinettes

Alors que la mairie a préféré passer par un référendum, plutôt que de trancher elle-même, la suppression des flottes de trottinettes, la procédure annoncée pour début juin du choix de 3 opérateurs de scooters électriques partagés nous rappelle le mauvais scénario qui avait présidé à celui de la mis en place des patinettes en free « floating » !
Actuellement en effet les dits engins de 50 cm3 sont exploités par 4 sociétés, Cooltra, Yego, Troopy et City-Scoot. Redoutant un développement anarchique, à l’image des trottinettes et des bicyclettes, la mairie lance un appel d’offre. Les 3 opérateurs retenus pourront exploiter le marché durant 5 ans. La mairie affirme ne pas avoir voulu traiter le sujet avant que soit réglée la question des trottinettes ?
La lenteur de la mise en œuvre de cette procédure a déjà découragé certains intervenants candidats qui, il y a encore un an, étaient proches de la douzaine. On cite à ce propos le néerlandais Go Sharing et l’allemand Tier. En revanche postuleraient plusieurs groupes américains… et la bataille serait vive car Paris représente pour ces entreprisses, comme il en était pour les patinettes, un  » énorme marché » et constitue une référence pour attraper d’autres villes dans leurs filets. Du côté des autres sociétés postulantes on retrouve celles citées supra, City-Scoot une entreprise française qui intervient non seulement à Paris mais aussi à Turin et Milan ainsi que les espagnoles Yego (présente à Paris, Bordeaux et Séville notamment) et Cooltra (œuvrant à Paris, Rome et Barcelone). Troopy une autre société française plus petite ne se trouve que dans la capitale.
Tous ces postulants mettent en avant leurs avantages et projets, en particulier leur part de marché, leurs tarifs, leur service après-vente… y compris le fameux quart d’heure dont on nous rabat les oreilles et dont on ne comprend toujours pas la signification (voir notre article du 20 mars 2023). Certains vantent leur connexion avec certaines communes de banlieue, quand d’autres mettent en exergue leur système de contrôle du stationnement (envoi par exemple d’une photo par l’utilisateur montrant qu’il est convenablement stationné).
Bien entendu ces entreprises, comme nombre d’autres du même type, sont très gourmandes en capitaux (parmi les apporteurs de fonds on trouve la RATP, la Caisse des Dépôts et Consignations…) et pour la plupart elles ne sont pour le moment pas rentables. Elles perdent de l’argent et ont fréquemment besoin d’augmentation de capital au gré des appels d’offre remportés ou perdus puis dans l’attente de jours meilleurs toujours hypothétiques. Ce qui les rend éminemment fragiles !
Aussi le choix de la mairie n’est-il pas simple avec le risque de ne pas savoir si la continuité de service sera assuré. On peut se demander si le besoin de tels scooters est d’ailleurs nécessaire (nombreux sont ceux utilisés par les livreurs), les trottinettes qui vont être supprimées montrent bien que non. Il faut réduire les sources de danger pour les piétons, les cyclistes  et les automobilistes. Les vélos déjà en très en grand nombre et qui devraient encore se multiplier suffisent à aux seuls. C’est tout le moins notre avis.

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