La presse et les commentateurs n’en finissent pas de pointer les difficultés des transports en commun d’Ile de France, conséquence des retards, du manque de personnel, des grèves etc …
Bien avant d’arriver à cette situation les pouvoirs publics ont beaucoup vanté les progrès qu’apportera le Grand Paris Express (avec pour maître d’ouvrage la Société du Grand Paris créée à cet effet). L’idée remonte aux années 90 où il a été décidé de compléter le maillage du métro et du RER en créant autour de la capitale 4 nouvelles lignes de métro (N° 15, 16, 17 & 18) desservant la proche et la grande couronne, avec en sus le prolongement de la ligne 14 au nord, et au sud jusqu’à l’aéroport d’Orly. Le but est, avec 200 km de lignes supplémentaires (correspondant au doublement du réseau du métro existant) et 68 nouvelles gares, de transporter 2 à 3 millions de voyageurs ( la fourchette est large!). Soulagement des lignes saturées, réduction du temps de transport, aménagements nouveaux quartiers autour des gares, réduction de la pollution, créations d’emplois (115 000 estimés), tels sont aussi les retombées de ce chantier ambitieux. Des travaux gigantesques (estimés à 36,1 milliards en 2012) ont donc été engagés en prévision d’une mise en service progressive de 2024 à 2030.
Ajoutons que les travaux ont véritablement débuté en 2016. A la fin d’e l’année dernière, 80 km de tunnels avaient été creusés ! Une gageure !
Cependant il ya peu de chance pour que le chantier, comme souvent, soit terminé aux dates initialement annoncées, entre autres la pandémie de la COVID ayant perturbé les travaux. Le président de la Société du Grand Paris n’a pas caché récemment que l’ouverture en 2030 devait être reportée en raison notamment de difficultés rencontrées sur le tronçon Pont de Sèvres – Courbevoie qui passe sous le quartier de La Défense. Néanmoins tout est fait pour que la partie du chantier concernant les lignes desservant les sites olympiques soient terminée en 2024. En particulier la ligne 14 allant d’Orly à Saint-Denis – Pleyel.
La ligne 15, longue de 75 km (Pont de sèvres à Noisy-Champs), devrait, elle aussi, être mise en fonction à date, c’est-à-dire fin 2025. Notons que la prolongation des travaux n’est pas sans conséquence sur la circulation, là où se trouvent justement les différents chantiers.
La question qui vient à l’esprit est celle du coût qui augmente chaque fois que des retards sont annoncés. D’autres interrogations sont avancées. Trouvera t-on le personnel nécessaire pour faire fonctionner ces nouvelles lignes ? Avec l’avènement du télétravail postérieur au début des travaux n’aurait-on pas dû réviser à la baisse nos ambitions devenues vraisemblablement trop larges face aux besoins réels ? Quid aussi des conséquences de l’arrivée de concurrents pour desservir certaines lignes ?
Il s’avère a priori que si la donne a changé depuis 2020, le chantier en tant que tel ne semble pas devoir évoluer pour autant. Est-ce bien logique ?
