Peu de médias en ont parlé et pourtant il s’agit d’une mesure nouvelle significative, le 17 mai dernier en effet, le Conseil d’Etat, à la suite d’un recours engagé par 3 associations (Respire, Ras le Scoot et Paris sans voitures), vient de juger, qu’en France le contrôle technique des deux-roues de plus de 125 cm3 devait être mis en œuvre dès le 1er octobre prochain.
Nous attendons de ce contrôle la baisse non seulement de la pollution de l’air que l’on tend trop souvent à minimiser quand il s’agit des deux-roues motorisés mais aussi la réduction des nuisances sonores occasionnés par le débridage trop fréquent des moteurs. Le président de l’association Respire rappelle que « les deux-roues émettent beaucoup de monoxyde de carbone et d’oxyde d’azote, qui sont des polluants atmosphériques, ceci de façon parfois plus importante que les voitures les plus récentes. » La France compte 3 millions de deux-roues et trois-roues motorisés » (soit 1 pour 22 habitants, ce qui est très élevé).
Il faut savoir que le Conseil d’Etat s’est d’une certaine façon substitué au gouvernement qui n’avait pas procédé à la transposition de cette norme européenne qui, normalement, aurait dû s’appliquer depuis le 1er janvier mais qu’un décret avait reporté au 1er janvier 2023 pour notre pays. Ensuite, de peur sans doute d’une trop forte bronca des motards, les pouvoirs publics ont annoncé la mise en place de mesures plus douces répondant peu ou prou aux objectifs européens visés via un autre décret qui est pour le moment resté dans les tiroirs. Parmi les « avancées » proposées dans ce texte, une prime de 6 000 € pour l’achat d’un deux-roues électrique (sans condition de revenu) et la mise en place de radars de détection du bruit. Nos gouvernants n’ont dorénavant donc plus vraiment le choix, ils doivent se mettre en régle rapidement. Dans ces conditions, il paraît difficile d’éviter le contrôle technique.
Les motards eux ne vont certainement pas apprécier ces contraintes et risquent de recommencer à bloquer la circulation comme à leur habitude lorsqu’ils ne sont pas d’accord, faisant vrombir leurs moteurs en groupe pour montrer ainsi qu’ils sont une nouvelle fois stigmatisés. Mais au fait, les motards doivent apposer la vignette Crit’Air sur leur engin et bientôt, c’est-à-dire au 1er septembre 2022 (si la mesure est tenue ?), ils seront soumis au stationnement payant après un premier report a eu afin de calmer leur colère. La mairie qui a besoin de recettes semble décidée à rendre cette disposition obligatoire. Dans ce cas la différence de traitement avec les automobiles ne se justifie plus et la non obligation du contrôle technique qui relève pourtant du bon sens avec des normes identiques pour tous serait une entorse incompréhensible, non seulement vis à vis de Bruxelles, mais aussi face à la volonté affichée des uns et des autres de lutter contre le réchauffement climatique notamment dans la capitale.
Les mesures qui semblent enfin se préciser au sujet des motards me réjouissent fort.
j’espère qu’elles ne seront pas différées une fois de plus sous la pression de leur lobby.