Le bruit coûterait, aux plans économique et social, 156 milliards d’€ par an selon une récente étude (*) qui a mesuré les effets sanitaires et non sanitaires de ce type de nuisance sur la société.
25 millions de Français sont touchés par cette pollution. Aujourd’hui « il est possible de mesurer la part due au bruit dans une maladie » affirme la directrice de Bruitparif. Et de rappeler que le bruit est celui émis notamment par les marteaux piqueurs, le trafic routier et le trafic aérien et provoque des maladies cardiovasculaires mais aussi l’obésité ou le diabète et même influe sur la santé mentale… 432 000 personnes consommeraient des anxiolytiques pour palier le fléau du bruit (2 600 décès sont enregistrés parmi les malades cardiovasculaires) entraînant des hospitalisations et des arrêts maladie. On a mesuré que « le bruit ferait perdre en moyenne 10 mois de vie en bonne santé. » Quant à l’économie elle subit des baisses de productivité et l’immobilier se trouve déprécié en raison de la présence et de la permanence du bruit.
Qui est responsable du bruit? Majoritairement ce sont, selon le rapport cité plus haut, les transports (routier, ferroviaire…) qui sont à l’origine de 68,4 % de ce coût social (soit à eux seuls 106,4 milliards d’€ par an). Sont cités ensuite par ordre décroissant le bruit de voisinage (animaux domestiques, musique…) des chantiers et des activités professionnelles ainsi que ceux au sein des lieux de travail.
Le coût du bruit est en forte augmentation puisqu’il ne pesait que 57 milliards d’€ en 2016! Peut-être que cette nouvelle étude est devenue plus précise aussi grâce à de nouvelles données et à un périmètre élargi. Elle précise la trop forte concentration humaine dans le centre des villes.
N’oublions pas aussi la crise sanitaire qui nous a rendus plus sensibles au bruit car le silence a marqué cette période de confinement.
Nos quartiers centraux sont trés touchés par le bruit du fait des embouteillages dus notamment à la fermeture de la rue de Rivoli et la modification de celle de la place de la Bastille, du fait de la multiplication anarchique et sans limite du nombre de terrasses et de leurs clients bruyants, du fait des klaxons et des sirènes de véhicules prioritaires et des véhicules de police (voir notre article du 24 décembre 2020), du fait aussi des travaux qui ne cessent jamais et que la mairie semble vouloir désormais planifier, du fait des nombreuses manifestations qui empruntent nos rues, enfin en raison de cette ambiance permanente de fête voulue par l’équipe municipale. Gare aux JO 2024 s’ils ont lieu, les habitants doivent se préparer à passer alors une période particulièrement difficile. N’oublions pas non plus tous ces départs de Parisiens pour la province et la couronne le bruit n’y est pas étranger.
Si des appareils de mesure du bruit existent et sont parfois utilisés, ces « pieuvres » tel est leur nom, sont installées au compte-gouttes et quid des actions entreprises ensuite quand trop de bruit est constaté…? Cela reste souvent lettre morte.
Qui alerter en cas de nuisances sonores, voici le modus operandi car les rôles sont répartis entre la mairie et la préfecture selon l’origine du bruit ce qui ne simplifie par le parcours du plaignant…
(*) Etude menée par le Conseil national du bruit (CNB) et l’Agence de la transition écologique (ADME)