Le dernier conseil de Paris avait inscrit à son ordre du jour la question des émoluments dont bénéficient les élus.
Un conseiller de Paris reçoit mensuellement 4 283,20 € et un adjoint ou un maire d’arrondissement 5 639,63 €. 163 personnes sont concernées. Sur ces montants il n’y a pas eu de débat, ils restent inchangés. Cela représente tout de même en année pleine plus de 10 millions d’€ auxquels il convient d’ajouter les charges sociales (un peu moins de 20 %). Les salaires des adjoints des maires d’arrondissement et des conseillers ne figurent pas dans ce total. Quelques règles ont été rappelées a ce sujet, en particulier le non cumul de cette rémunération avec celle d’adjoint (1 560,62 € mensuels bruts) ou de conseiller d’arrondissement (252,81 € mensuels bruts). Le principe de l’indemnité la plus haute étant appliqué. N’oublions pas aussi que des élus exercent d’autres acticités professionnelles ou sont retraités et a ce titre perçoivent salaires, honoraires pensions ou indemnités. Mais ce n’est pas tout, à ces sommes s’ajoute un montant forfaitaire annuel qui est de 19 720 € pour la Maire de Paris (dont le salaire brut est de 9 204, 27 €), et de 11 092 € pour les maires d’arrondissement.
Au surplus les conseillers de Paris occupent au titre de leur rôle d’élus d’autres postes dans des conseils d’administration ou sont simples membres des conseils des sociétés de la ville ou autres entités dans laquelle elle est représentée. C’est cette question qui a fait l’objet de l’inscription à l’ordre du jour. Après des échanges entre ceux qui souhaitaient qu’ils soient supprimés et ceux qui voulaient les plafonner à la baisse, c’est cette dernière option qui a été voté lors du conseil du 18 novembre. Les élus présidents de conseil d’administration, pourront toucher jusqu’à 1 5 245 € nets par an, Dans ce cadre 11 élus sont concernés. Les élus membres de conseils d’administration, voient leurs jetons de présence plafonnés tout de même à 2 286,73 € annuels. Au total ce sont 68 conseillers qui bénéficient de ces « compléments » de rémunération. Les plafonds sont les mêmes que ces derniers soient membres d’ un ou de plusieurs conseils, c’est-à-dire que les sommes cumulées ne peuvent plus dépasser ces montants. Soulignons à ce propos que les places les plus « juteuses » sont la Régie immobilière de la ville de Paris, Elogie-SIEMP, la Compagnie parisienne de Chauffage Urbain et la Société d’exploitation de la Tour Eiffel. Notons aussi que souvent dans les sociétés privées les collaborateurs représentant leur établissement dans les conseils ne perçoivent pas toujours de jetons qui sont versés directement à leur entreprise.
Nous ne nous focaliserons pas sur un avantage complémentaire, celui des véhicules à disposition des élus (20 véhicules hybrides). Dans son édition du 20 novembre 2019, le journal Libération chiffrait le coût annuel d’un véhicule (chauffeurs inclus) à 150 000 € et soulignait que cet avantage devenait « indécent et à rebours de la préservation de l ‘environnement« . Mais il est difficile d’en changer, selon le principe du fameux effet de cliquet de l’économiste John Duesenberry! Certains élus, tel le Maire de Paris Centre, enfourchent plutôt une bicyclette (la mairie en tient à leur disposition) mais pour les non marcheurs les déplacements dans la capitale restent courts et devraient pouvoir se faire en transport en commun.
Ces sujets sont très sensibles à un moment où les situations précaires explosent et les maigres retraites et les inégalités deviennent légion. Malgré ce plafonnement tout relatif voté au Conseil de Paris et que nous appellerons toilettage à la marge, ces émoluments et ces jetons de présence destinés aux élus ne manquent pas d’interpeller alors que vient d’être actée une hausse d’un certain nombre de taxes (droit de mutation sur les transactions immobilières, taxe d’habitation pour les résidences secondaires…). Il serait plutôt opportun, alors que le bouclage budget s’avère difficile, de mettre la pédale de frein sur la masse considérable de subventions distribuées à des associations pour lesquelles ce n’est pas vraiment utile. Il faut avoir les moyens de sa politique mais les habitants contribuables ne sont ni vaches à lait, ni dupes.
Merci tout d’abord pour l’hommage que vous avez rendu à notre amie Angèle Romiti.
A la lecture de votre article sur les rémunérations des membres de la Mairie, j’apprends avec stupéfaction que les élus ne se déplacent pas tous en trottinette ou à vélo !