La superficie de Paris Centre est de 559 ha, soit 6,4% du total parisien et regroupait en 2018, 100 296 habitants (11e rang des parmi les arrondissements). En réalité, hors pandémie et touristes exclus, 302 200 personnes sont néanmoins présentes en journée (soit 3 fois le nombre d’habitants) du fait 201 032 emplois recensés soit 11,1 % des emplois parisiens. La densité de la population est de 179 habitants par ha (250 en moyenne à Paris). Densité faible due à la présence de bureaux, de musées et d’importants monuments…Les habitants avaient un revenu médian (en 2015) de 34 277 €  (28 400€ pour tout Paris).  80 147 logements ont été recensés en 2017 (5,8% du parc de la capitale). Rapportés aux seules résidences principales au 1er janvier 2019, 10% des logements sont des logements sociaux contre 21,4% pour Paris intramuros, mais cette affirmation manque vraiment de clarté. 23% des ménages disposent d’une voiture (Paris : 34%). L’arrondissement compte 10% des places de vélos (5 761).
56% des ménages sont des personnes seules et 15% de ses habitants a plus de 65 ans. 15 % des habitants sont de nationalité étrangère. 19,5% des actifs sont au chômage. Au 31 janvier 2020, 413 personnes en situation de rue ont été décomptées soit le taux par habitant le plus élevé de tout Paris. Seuls 71 % des logements (souvent trés petits) seraient occupés ? Une proportion parmi les plus élevées de la capitale. 52 % des habitants sont locataires, 34% propriétaires et 7% locataires du parc social. Paris Centre est classé dans le PLU en secteur de protection de l’habitat. Ainsi les surfaces destinées à l’activité économique ne peuvent pas augmenter de plus de 10%. Et comme le secteur est en « zone de déficit de logement social » tout projet de construction neuve ou restructuration lourde de plus de 800 m2 de surface doit affecter au logement social au moins 30% de la surface en habitation prévue.
Les 1 er et 2e  disposent de 1000 emplois à l’ha. 58% des emplois sont des emplois de bureaux et 13% dans le secteur du commerce, 12% étant liés à l’administration publique (police, justice, Hôtel de Ville…). On compte 9280 chambres soit 37 hébergements au m2 contre 37 à Paris (hors plateformes saisonnières).
Les équipements atteignent le ration de 79 équipements pour 10 000 habitants (45 en moyenne Paris) mais ils intègrent les parcs et jardins… Ils restent insuffisants si l’on prend en compte le nombre élevé de personnes fréquentant le centre en journée.

La « couverture végétale » de l’arrondissement est de 45 ha, soit de 11% (Paris en ayant 21% hors bois),  57 parcs et jardins (petits jardins publics pour l’essentiel, excepté les Tuileries et le Palais Royal), soit  7 350 arbres, 4,6 m2 de végétalisation publique par habitant (les friches abandonnées autour des arbres sont-ils comptés?) c’est-à-dire bien moins que l’ensemble de la ville (7,2 m2) mais « hors plantations privées »… 97% des habitants seraient à moins de 10 mn d’un espace vert à pied sachant que Paris Centre compte 139 km de rues (toutes ou presque en zone 30) et 202 km de trottoirs. Le 2ème arrondissement avec 62 ha est le moins végétalisé de la capitale. La surface ombragée par les arbres des rues dans le secteur Paris Centre est de10,6%, (moyenne de Paris 18,2%). Quant à la consommation d’énergie Paris Centre atteindrait 8% du total parisien.

Au plan urbanistique, 5476 ravalements ont été effectués entre 2006 et 2020, soit 80 % des immeubles existants. Peu de constructions neuves opérées depuis 2006 mais quelques opérations dites « emblématiques  » telles Morland, la Samaritaine, le Carreau du Temple, la Poste du Louvre, Notre-Dame-de-Paris, les berges de Seine, les Halles…  » et plusieurs places « requalifiées  » devenues minérales et banales, tristes et vieillissant déjà mal (la place de la République notamment).

Ce panorama à grands traits de l’APUR pout Paris Centre (voir support de la réunion publique de Paris centre du 12 avril dernier) n’est pas totalement fiable compte tenu de références souvent anciennes voire discutables. Il va cependant servir de base pour la « concertation » organisée par la mairie dont nous connaissons déjà les options qui seront retenues, plus de logements sociaux même si le prix au m2 est élevé, plus de murs végétalisés (il y en  a déjà 250) et plus de toits en culture, plus d’entourages d’arbres soi-disant végétalisés, plus de terrasses pour les bars (voir nos récents articles) etc.

En réalité les Parisiens demandent de favoriser l’offre de logements pour les classes moyennes qui quittent la capitale en masse plutôt que de s’échiner dans la compétition coûteuse relative aux logements sociaux avec un effet prix sur le marché non négligeable.  Les habitants souhaitent un meilleur entretien des bâtiments publics historiques, des voies de circulation et des plantations existantes. Ils réclament  plus de propreté, moins d’aménagements et travaux qui perturbent leur vie quotidienne par des encombrements et du bruit et que soit arrêtée la course à la multiplication des terrasses des bars. L’espace public n’est pas dédié à une seule catégorie de Parisiens mais à tous. Ils ne veulent plus de politique petit bras en matière d’aménagement de l’espace public. Ils rêvent de disposer d’un mobilier classique digne de Paris et entretenu où la fête permanente ne serait plus le leitmotiv municipal. Ils estiment enfin qu’il serait préférable de raisonner Grand Paris au lieu de Paris intra muros. En un mot ils exècrent d’être infantilisés.