Colombe Brossel adjointe de la Maire de Paris en charge de la propreté de l’espace public, du tri et de la réduction des déchets, du recyclage et du réemploi, a accepté d’échanger très librement avec Marais-Louvre. Madame Brossel était assisté de plusieurs collaborateurs dont un représentant de la DPE (Direction de la Propreté et de l’Eau).
Nous avons débuté l’échange en indiquant que de l’avis général de nos adhérents et de nombre d’habitants, Paris n’était pas propre. Notre interlocutrice a souhaité préciser que « Paris n’est pas propre partout tout le temps » ajoutant qu’au-delà de la propreté « il fallait aussi être efficace sur l’entretien de l’espace public » et qu’en fait « il faut travailler ces deux dimensions car si le matin le devant de votre immeuble est propre, le soir il est devenu sale. » Pour cela 3 actions sont prévues. Doubler les « équipes urgence propreté » (il en existe une par arrondissement) qui interviennent l’après-midi et en début de soirée suite à des signalements et pour les urgences (dépôts sauvages…). En second lieu, il est nécessaire de « faire tomber les frontières administratives dans le cadre des aménagements qui sont effectués (voierie, mobilités douces, espaces végétalisés)« , il s’agit en réalité d’éviter que chaque service municipal travaille en silo, ce que nous avons déjà signalé à plusieurs reprises. L’exemple cité à ce propos est celui du réaménagement de la place de la République pour laquelle un entretien adapté et différencié n’avait pas été prévu. Enfin 3ème action dont l’expérimentation a eu lieu le week-end dernier dans le XIe arrondissement et sera reproduite ailleurs, est de réaliser des opérations de type commando où est nettoyé l’espace public dans son ensemble, c’est-à-dire le mobilier urbain qui est repeint, les panneaux de signalisation qui sont débarrassés de leurs stickers, les murs et les vitrines l’étant de leurs tags et affiches sauvages.
Des responsables propreté choisis parmi les équipes de la mairie seront nommés dans chaque arrondissement. Ils se saisiront et pourront être saisis par quiconque (par mail ou téléphone) sur toutes les questions relatives à la propreté, la demande de remise en peinture des boîtes aux lettres de la Poste est donnée comme exemple. Cette orientation est intéressante dans la mesure où la charge de la déclaration de la malpropreté ne sera plus reporté uniquement sur les usagers via le service « dansmarue ».
Colombe Brossel reconnait que ses services devraient être plus efficaces dans la lutte contre les tags et l’affichage sauvage. Des réorganisations sont nécessaires. Déjà les opérations de recouvrement contre les officines qui proposent ce service d’affichage illégal sont montées en régime (+ 30% sur un an), cependant le relèvement du montant de ces amendes trop faible est du ressort du législateur. Récemment le Préfet de Région Ile de France a engagé une démarche administrative qui s’est traduit par une amende de 15 K€ à l’encontre d’une société contrevenante, un signe encourageant dans la lutte contre cette forme de pollution. La mairie prévoit aussi de publier périodiquement la liste des enseignes qui utilisent ce type d’affichage.
Sur la question des rats, il semble que le sujet soit moins prégnant du fait de la chute du nombre de touristes et donc de la baisse des déchets dans les squares et jardins publics. Des expérimentations de nouveaux produits et de systèmes de lutte contre ces nuisibles sont actuellement en cours en lien avec les bailleurs sociaux.
Nous n’avons pas oublié d’évoquer les épanchements d’urine pour lesquels notre interlocutrice reconnait que des efforts pour nettoyer mieux et multiplier les dispositifs (augmentation avec une meilleur maillage du nombre de sanisettes équipées d’un urinoir) sont indispensables avec en dernier ressort des verbalisations dont sera chargée la police municipale de Paris lorsqu’elle sera en place.
Dernier sujet abordé, celui du tri sélectif. Après l’expérience « Trilibre » menée dans plusieurs arrondissements et la baisse significative des déchets qui finissent brûlés, il importe de recycler encore mieux. Il est donc prévu en lien avec les conseils de quartier de choisir les lieux où seront installés des containers pour déposer ses déchets à recycler en complément des poubelles jaunes disposées dans la plupart des immeubles. Des ramassages plus fréquents que 2 fois par semaine sont à l’étude.
Comme nous avons souligné combien le pourtour des arbres laissé aux plantations était souvent bien moche et le mobilier urbain disparate, il a été annoncé que le 1er adjoint de la Maire venait d’être chargé d’une mission sur son harmonisation.
Nous espérons que l’enthousiasme manifesté par Colombe Brossel sur les questions de propreté augure de progrès qui seront bientôt visibles.