Le Palais Royal, près de 300 ans d’histoire

Cette année le Palais- Royal fête ses 290 ans. Le palais qui s’appelait autrefois Cardinal fut construit par Lemercier l’architecte du Pavillon de l’Horloge pour Richelieu en 1628, à l’emplacement de l’Hôtel de Rambouillet. Il a été donné et légué à Louis XIV qui y vécut la Fronde, l’amenant à le délaisser au profit du Louvre. Le Palais-Royal qui prit alors cette dénomination qui est toujours la sienne aujourd’hui passa aux mains des Orléans. Le Régent y donna des fêtes somptueuses. Ce palais rempli de chefs d’œuvre devint le centre de divertissements des parisiens (opéra, bal…) durant la Régence. Mais la mort de Philippe d’Orléans sonna pendant quelque temps le glas du Palais Royal, seuls les jardins seront restaurés par un neveu de Le Nôtre. L’endroit fermé à la police verra s’y développer des activités non avouables. Incendié en 1763, l’opéra brûlera une seconde fois en 1781.

L’arrière-petit-fils du Régent, le duc de Chartres, futur Philippe Egalité, manquant d’argent, décide de lotir les jardins afin de louer les commerces qui seront aménagés au rez de chaussée des nouveaux immeubles. Les travaux, malgré les protestations des propriétaires voisins qui allaient perdre la vue sur les jardins, sont confiés à Victor Louis (1731-1800) à qui l’on doit le Grand Théâtre de Bordeaux. Les rues de Valois, Montpensier … sont créées à cette occasion.
C’est ainsi qu’a été donné l’aspect que nous connaissons maintenant fait d’immeubles identiques à 3 étages et comptant 180 arcades. La Comédie française a été achevée en 1790 ainsi que le Théâtre Montansier devenu Théâtre du Palais Royal réservé à des spectacles de marionnettes. Un cirque détruit par un incendie en 1798 trônait au centre du jardin, entouré de colonnes et de boutiques enterrées afin de ne pas gêner la vue. Malgré la forte attractivité des lieux, les coûts d’exploitation devinrent un fardeau pour la famille d’Orléans.

Plusieurs épisodes de la Révolution se déroulèrent sur place jusqu’à ce que le Palais Egalité devint propriété de l’Etat le jour même de l’exécution de Philippe Egalité.
Restitué à son fils, Louis Philippe, en 1814, une importante réhabilitation des bâtiments est engagée durant 18 ans par l’architecte Pierre Fontaine (1762-1853), auteur de restaurations au Louvre, à l’Élysée et dans les châteaux de Versailles et Fontainebleau. Louis Philippe y résida avec sa famille jusqu’à son accession au trône. A sa chute en 1848, l’ensemble a été pillé et saccagé. Il retourna à l’Etat sous le nom de Palais National. Des modifications sont apportées par le percement de l’avenue de l’Opéra en 1860. Epargné malgré un incendie à la Commune, le Conseil d’Etat y est définitivement installé ensuite. Le Conseil Constitutionnel occupe l’aile Montpensier à partir de 1958. En même temps, dans l’aile Valois, arrive le ministère de la culture. Les colonnes de Buren qui créeront polémique mais remplacèrent un parking, ont été installées en 1985.

N’oublions pour terminer ce tableau, Colette et Jean Cocteau qui eurent le privilège de résider dans cet endroit sublime.

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