Si un conseiller de l’adjoint à la Maire de Paris en charge des transports n’avait pas eu un accident en roulant à bicyclette, accident relayé par la presse, la question des nids-de-poule ne serait pas redevenue d’actualité comme elle l’a été il y a un an à la suite de l’enquête très documentée menée par BFM Paris. Cette étude avait été reprise par l’ensemble de la presse et dans la foulée la Maire de Paris avait annoncé le lancement d’un plan de « rebouchage » des trous qualifiés alors de véritable plan de guerre. Mais un an après, force est de constater avec cet accident mal à propos que le sujet reste patent.
Soit les trous étaient trop nombreux et en un an tous n’ont pu être rebouchés, soit au-delà de l’effet d’annonce il ne s’est pas passé grand-chose, soit le budget consacré aux réparations est insuffisant, soit la technique de rebouchage utilisée a consisté à jeter de simples seaux de goudron qui se délite tout de suite sur les bords, créant une prolongation du trou ?
Il faut savoir que la loi met à la charge du gestionnaire (la commune, le département, ou l’État), une obligation d’entretien de la chaussée. « Le gestionnaire doit assurer un bon entretien, régulier et normal, de la voie placée sous sa responsabilité ». La jurisprudence est nette en matière de responsabilité du gestionnaire pour les dommages causés par le défaut d’entretien. La responsabilité de ce dernier peut être dégagée si « une signalisation a été apposée de manière à prévenir clairement et suffisamment les usagers des risques particuliers entraînés par l’état de la chaussée et selon que la victime a directement ou indirectement contribué à la réalisation du dommage occasionné (vitesse excessive, conduite sous l’empire d’un état alcoolique…) »
Nombreux sont ceux qui s’étonnent du contraste qui existe actuellement entre l’ampleur des travaux menés pour aménager force pistes cyclables, places et autres carrefours, et la persistance de ces nids-de-poule un peu partout dans la ville en particulier dans le centre de Paris (du boulevard Beaumarchais à la rue de l’Amiral de Coligny en passant par le boulevard de Sébastopol et la rue de la Vrillière…).
Les moyens financiers existent, encore faut-il les utiliser à bon escient, sauf à vouloir pénaliser davantage encore voitures et motos…avec les risques inhérents associés ?